Malgré l’arrivée des différentes cultures étrangères à Madagascar, de nombreux malgaches continuent à préserver les coutumes héritées des origines ancestrales. Le « Ala volon-jaza » qui, par traduction mot par mot, veut dire « première coupe de cheveux » est un terme qui semble basique, mais englobe pourtant des concepts bien précis d’une grande d’importance. Pourquoi cette pratique n’a jamais été oubliée ?

Le pourquoi de la cérémonie

 

Le « Ala volon-jaza » est une tradition surtout pratiquée par la population des hautes terres centrales, majoritairement les « Merina ». Autrefois, il s’agit du moment où l’on attribue à l’enfant son nom, et aussi la première prise de nourriture autre que le lait maternel. On croyait que ce faisant, les qualités de la chevelure de la personne ayant coupé les cheveux seront transférées à l’enfant. Cette tradition est une vraie réception des bénédictions (très importantes pour les malgaches) offertes par les « zokiolina » ou grands sages : une vie florissante pleine de force et de sagesse pour l’enfant et la foi d’avoir des descendants pour les personnes qui n’en ont pas. 

Ainsi, trois mois après la naissance du bébé, il sera temps de l’intégrer officiellement dans la famille et dans la société. Par la même occasion, il pourra aussi recevoir les bénédictions des ancêtres et des grands-parents qui le fera hériter d’une vie future prospère. On coupera donc les cheveux de l’enfant en présence de certains groupes de personne. Pour ce faire, on invitera toute la famille ainsi que des proches et des amis des parents. Ils arriveront de bon matin dans le foyer de l’enfant. D’après les coutumes, chaque invité devrait offrir un « vidim-bolo » à la fin de la cérémonie pour alléger les dépenses engagées pendant la cérémonie, mais c’est surtout une preuve de bénédiction.

Ce rite est une grande étape qui suit le « mivoaka itany », non seulement pour l’enfant, mais également pour toute la famille. Pour les garçons, le prochain événement sera la circoncision.

Les éléments indispensables de cette tradition

Celui ou celle qui va couper les cheveux de l’enfant doit être « velon-dray aman-dreny », ce qui veut dire que son père et sa mère doivent être encore en vie. Plusieurs objets sont à préparer avant le grand jour pour parfaire la démarche : cannes à sucre et bananes qui sont à mettre au côté nord-est de la maison ou « zoro firarazana », un endroit qui présente des valeurs culturelles dans plusieurs traditions malgaches. Cela est fait pour honorer les ancêtres en espérant leur assistance. 

Ensuite, un « sahafa », contenant un mélange de riz, bosse de zébu, miel, taro cuit (saonjo) et quelques parties de cheveux de l’enfant préalablement coupées, sera placé au milieu de la maison. Pour finir, les invités devront manger le tout pour prouver le « fihavanana » entre eux.